Fédération de l'Aisne du PCF

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Tous les salariés du sernam de bègles doivent pouvoir travailler dans l'agglomération !

Par Jean Jacques Paris, le 14 April 2012

Tous les salariés du sernam de bègles doivent pouvoir travailler dans l'agglomération !

Monsieur le Préfet,

 

 

Les 80 salariés du site de Bègles de l’entreprise Sernam sont dans la plus grande incertitude sur l’avenir de leur entreprise et de leur emploi.

Hier le tribunal de Nanterre a repoussé à vendredi 13 avril sa décision quant à l’offre de reprise de l’entreprise Geodis du groupe SNCF.

Celle-ci aurait cependant confirmé son offre avec la reprise de 856 emplois, soit 42 employés du site de Bègles.

De nombreux salariés sont donc sans perspectives concrètes concernant leur emploi et dans l’angoisse devant des offres de mobilités professionnelles forcées réalisables pour de nombreuses familles.

Face à cette situation les pouvoirs publics ne peuvent rester sans rien faire. La dégradation de l’emploi en Gironde ces derniers mois impose de tout mettre en œuvre pour préserver les postes dans notre département.

C’est pourquoi  je vous demande de réunir, dans les plus bref délais, une table ronde réunissant les différents acteurs  de ce dossier (la SNCF, Geodis, mais aussi les représentants du propriétaire actuel Butler Capital Partners  ainsi que les salariés) pour examiner concrètement le maintien de la plus grande activité possible sur le site de Bègles ainsi que le reclassement de l’ensemble des salariés sur l’agglomération bordelaise.

Cette perspective ne semble pas insurmontable pour la SNCF qui a un devoir social à assumer face à ces employés d’une ancienne filiale.

Dans l’attente de votre intervention, je vous prie de recevoir, Monsieur le Préfet, mes salutations les plus respectueuses.

    

 

 

Jean Jacques PARIS

Conseiller Général de Bègles

Vice-président du Conseil Général

L'école est un droit. Courriers de Marie-Françoise Palloix

le 11 March 2012

L'école est un droit. Courriers de Marie-Françoise Palloix

N°2 - Mars 2012

le 11 March 2012

Des émules de mr Guéant à Marseille. Lettre ouverte d'Isabelle Pasquet aux marseillais

le 02 March 2012

Des émules de mr Guéant à Marseille. Lettre ouverte d'Isabelle Pasquet aux marseillais

Marseille le 29 février 2012

A la population de Marseille

Madame, Monsieur,

A Marseille, Monsieur Guéant a fait des émules. Et elles tiennent à le faire savoir : pas besoin ici de M. Le Pen. R. Muselier, M. Pustorino et B. Gilles balisent le terrain de la xénophobie, de la haine de « l’autre », du rejet du plus élémentaire des droits d’un être humain, pouvoir installer sa famille sous un toit, fut-il précaire.

Alors que l’Archevêché – et c’est tout à son honneur – palliant la défaillance totale des services de l’État comme ceux de la Ville – met à disposition des locaux lui appartenant pour accueillir des familles Rroms pourchassées de quartier en quartier par les services de police, ces élu-e-s de la ville de Marseille s’indignent et vitupèrent.

Dans la lettre qu’ils viennent de publier, qu’est-ce qu’un Rrom « même en situation régulière »? C’est au mieux une problématique, bientôt un danger, voire une menace. Nulle trace ici d’humanité, de solidarité et encore moins de cet engagement républicain magnifique figurant –  encore – au fronton de nos mairies « Liberté, Egalité, Fraternité ».

En France aujourd’hui, dans cette grande ville populaire qu’est Marseille, abriter des familles en difficultés ne serait pas une décision « raisonnable ». Ce serait « irréfléchi », « dangereux pour tout le monde ».

Voilà où nous ont conduits 5 ans de Sarkozysme. 5 ans d’appauvrissement de notre peuple, 5 ans de repli sur soi, 5 ans à chercher les boucs émissaires d’une crise que pourtant nous savons à qui nous la devons : les amis du Fouquet’s qui se gobergent de salaires mirobolants, d’actions gratuites, de jetons de présence dans les Conseils d’administration amis, de yachts somptueux et d’avions privés. Ce sont eux qui ont pillé les caisses de l’état, grâce aux politiques dictées chez L. Parisot et servilement mises en place à l’Elysée, Matignon et Bercy. Ce sont à eux que nous devons le manque de logements sociaux, les délocalisations d’entreprises et le chômage de masse.

Ce sont eux qui dans toute l’Europe, acculent les peuples à la misère, sous prétexte de remettre de l’ordre dans les comptes publics ; et ce sont eux encore qui voudraient donner des leçons de démocratie, de dévouement ? Décidément, il est temps de mettre un terme à ces dérives et de revenir à l’essentiel, remettre l’homme au cœur de toute politique. « L’humain d’abord », ce n’est pas un slogan, c’est un engagement, c’est répondre aux détresses des femmes et des hommes pourchassé-e-s parce qu’elles et ils sont pauvres, parce qu’elles et ils n’ont pas les moyens de payer un loyer, ni même de quoi manger correctement.  Madame et messieurs les élu-e-s signataires de cette adresse à la population, vous ne vous grandissez pas, vous ne grandissez pas l’image de Marseille, ville d’accueil de toutes les grandes migrations humaines. Les Marseillais-e-s sauront s’en souvenir.

Marseille, le 29 février 2012

Isabelle Pasquet, Sénatrice des Bouches du Rhône, Conseillère des 4ème et 5ème arrondissements de Marseille

Vote du MES au Sénat : Communiqué de Jean Jacques Paris : président du groupe Front de gauche-PCF au conseil général

le 26 February 2012

Vote du MES au Sénat : Communiqué de Jean Jacques Paris : président du groupe Front de gauche-PCF au conseil général

Centrale de Gardanne et projet Biomasse. Courrier de Claude Jorda au Préfet

le 23 February 2012

Centrale de Gardanne et projet Biomasse. Courrier de Claude Jorda au Préfet

Claude Jorda

Conseiller Général des Bouches-du-Rhône

Canton de Gardanne

Délégué aux Services Publics, Citoyenneté et Concertation

à

M. le Préfet de la Région PACA

Préfet des Bouches-du-Rhône

Place Félix Baret

13006 - MARSEILLE

Monsieur le Préfet,

En tant qu’élu du canton de Gardanne, j’ai accompagné en Préfecture le 19 mai 2010 une délégation des représentants des salariés de la Centrale de Gardanne et nous avions été reçus par M. CELET, Secrétaire Générale et M. BRIE, Chef du Service Energie à la DREAL pour une séance de travail au sujet de l’énergie, du devenir de la Centrale et du projet ″Biomasse″.

Depuis le projet a avancé puisque la centrale a été sélectionnée pour le projet biomasse le 4 octobre 2011 - bien que la publication au journal officiel pour valider le projet n’est malheureusement toujours pas parue à ce jour - et des groupes de travail ont été mis en place par le Comité Central d’Entreprise pour une présentation de la synthèse des travaux au C.C.E. fin mars.

Le 5 octobre 2011, j’ai adressé un courrier à M. Eric BESSON concernant les incertitudes qui continuaient de peser sur le projet Biomasse et vous en ai fait parvenir copie en vous demandant également de bien vouloir renouveler une rencontre portant sur le projet Biomasse et sur l’état du dossier sécurisation électrique PACA. Le Ministre m’a répondu le 5 janvier 2012, en certifiant « que le gouvernement était mobilisé pour qu’EON développe le projet conformément à ses engagements ».

Demain 23 février 2012, je serai présent à la conférence de presse organisée par les salariés d’EON qui ont déposé un préavis de grève et sont extrêmement inquiets en raison d’un courrier de communication interne d’EON ne prévoyant aucun investissement garantissant l’avenir de la SNET et de ses salariés entrainant de fait la fermeture de la tranche 4.

Votre décision de réquisitionner les salariés en grève le 3 février dernier a prouvé qu’un arrêt « entrainerait un risque majeur de coupure d’alimentation susceptible de toucher 300.000 foyers en PACA » et que le fonctionnement de la Centrale de Gardanne est indispensable à la production d’électricité de la région.

Au regard de ces éléments, je souhaite vous faire part de la position des Conseillers Généraux du groupe communiste qui s’associent à la démarche des salariés et de leur syndicat C.G.T. vous demandant un rendez vous dans les plus brefs délais pour faire aboutir le dossier de la chaudière biomasse.

Vous en remerciant par avance,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma parfaite considération.

p/o le groupe communiste

Claude Jorda

Marseille, le 22 février 2012

Nouveaux traités européens. Lettre du Front de Gauche aux députés UMP du Vaucluse

le 20 February 2012

Nouveaux traités européens. Lettre du Front de Gauche aux députés UMP du Vaucluse

 

                                                                                              Avignon, le 16 février 2012   André CASTELLI, Marc BRUNET, Roger MARTIN, Fabienne HALOUI et Josette PESSEMESSE, Candidats du Front de Gauche aux Elections Législatives 2012                                                               Aux                                                                                                          Députés de Vaucluse,      Monsieur le Député, Nous souhaitons attirer votre attention sur les traités européens que le Parlement est appelé à ratifier, le 1er vote intervenant à l'assemblée nationale le 21 février 2012 : le Mécanisme Européen de Stabilité, le 2ème Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire. Les deux sont liés : l’un édicte la politique d’austérité, l’autre est un instrument qui conditionne tout aide du Mécanisme de Stabilité Européen à la mise en œuvre de ces choix de réduction de dépenses publiques et sociales. Adoptés le 31 janvier dernier par le Conseil Européen, ces traités envisagent de transférer des pouvoirs qui relevaient constitutionnellement de la souveraineté populaire vers une institution sur laquelle ne s’opérera aucun contrôle démocratique. Ces textes ne sont ni amendables, ni négociables, ils sont inacceptables. Alors que les logiques du Traité de Maastricht et du Traité de Lisbonne nous mènent dans le mur, nous ne pouvons pas poursuivre dans cette voie en ignorant que les Français ont rejeté le Traité Constitutionnel Européen. Ces traités ne doivent pas être ratifiés par le parlement mais soumis à référendum. Nous nous étonnons d'ailleurs du silence qui entoure ce traité, la souveraineté budgétaire étant une question essentielle dans la vie de l'Etat ; d'ailleurs le contrôle parlementaire du budget n'a-t-il pas été l'acte de naissance de nos démocraties en Europe ? Alors que le mandat du Président de la République touche à sa fin, il n’est pas raisonnable d’engager le Président qui sera élu le 6 mai prochain. D’autant que si nous devions, en cette période de crise grave, modifier le traité de Lisbonne, la sagesse aurait commandé de changer les missions de la Banque Centrale Européenne pour lui permettre d’initier un nouveau système de crédit afin qu’elle prenne tout ou partie de la dette des Etats, qu’elle prête directement à ces mêmes Etats aux mêmes taux qu’elle le fait aujourd’hui pour les banques privées (1%).Au lieu de cela, le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) constituera un outil coercitif pour soumettre les Etats et leurs budgets à l’austérité la plus totale et aux exigences des marchés financiers : diminution des retraites et des pensions, sacrifice des services publics, nouveaux déremboursements de médicaments, impôts sur les allocations familiales, augmentation de la TVA. C’est à cette purge que nous conduira l’application de ces traités. Alors que cette politique est très majoritairement rejetée par les Français, que le président de la République est au plus bas dans les sondages. Monsieur le Député, à quelques jours de ce vote crucial, car voter le 21 février le « Mécanisme européen de stabilité », c'est s'engager dans la ratification du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance », nous avons trois questions à vous poser. Candidats aux élections législatives pour le Front de gauche dans le département, nous souhaitons donner un caractère public à cette interpellation, ainsi qu'à vos réponses. 1- Quel sera votre vote à l’Assemblée Nationale le 21 février ? 2- Etes-vous favorable, sur une question aussi décisive pour l'avenir de l'Union Européenne et de notre pays, à l'organisation d'un référendum sur le mécanisme européen et sur le nouveau Traité ? 3-Tant qu'à modifier le traité de Lisbonne, êtes-vous favorable à un changement des missions de la Banque Centrale Européenne qui lui permettrait d'initier un nouveau système de crédit. La BCE pourrait prendre tout ou partie de la dette des Etats et prêter directement à ceux-ci, au même taux qu'elle le fait pour les banques privées, c'est à dire aux alentours de 1%. Dans l'attente de votre réponse, nous vous adressons, Monsieur le Député, l'assurance de nos salutations distinguées

Nouveaux traités européens: Lettre du Front de Gauche à Claude Haut

le 20 February 2012

 

Avignon, le 16 février 2012         André CASTELLI, Marc BRUNET, Roger MARTIN, Fabienne HALOUI et Josette PESSEMESSE, Candidats du Front de Gauche aux Elections Législatives 2012                                                                  A   Claude Haut Sénateur de Vaucluse,        Monsieur le Sénateur,   Nous souhaitons attirer votre attention sur les traités européens que le Parlement est appelé à ratifier, le 1er vote intervenant à l'assemblée nationale le 21 février 2012 : le Mécanisme Européen de Stabilité, le 2ème Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire. Les deux sont liés : l’un édicte la politique d’austérité, l’autre est un instrument qui conditionne tout aide du Mécanisme de Stabilité Européen à la mise en œuvre de ces choix de réduction de dépenses publiques et sociales. Adoptés le 31 janvier dernier par le Conseil Européen, ces traités envisagent de transférer des pouvoirs qui relevaient constitutionnellement de la souveraineté populaire vers une institution sur laquelle ne s’opérera aucun contrôle démocratique. Ces textes ne sont ni amendables, ni négociables, ils sont inacceptables. Alors que les logiques du Traité de Maastricht et du Traité de Lisbonne nous mènent dans le mur, nous ne pouvons pas poursuivre dans cette voie en ignorant que les Français ont rejeté le Traité Constitutionnel Européen. Ces traités ne doivent pas être ratifiés par le parlement mais soumis à référendum. Nous nous étonnons d'ailleurs du silence qui entoure ce traité, la souveraineté budgétaire étant une question essentielle dans la vie de l'Etat ; d'ailleurs le contrôle parlementaire du budget n'a-t-il pas été l'acte de naissance de nos démocraties en Europe ? Alors que le mandat du Président de la République touche à sa fin, il n’est pas raisonnable d’engager le Président qui sera élu le 6 mai prochain. François Hollande n'a-t-il pas déclaré qu’il envisagerait de renégocier les traités s'il était élu président ?Si telle est sa volonté, nous pensons que la gauche doit se rassembler pour mettre en échec la ratification en votant contre. D’autant que si nous devions, en cette période de crise grave, modifier le traité de Lisbonne, la sagesse aurait commandé de changer les missions de la Banque Centrale Européenne pour lui permettre d’initier un nouveau système de crédit afin qu’elle prenne tout ou partie de la dette des Etats, qu’elle prête directement à ces mêmes Etats aux mêmes taux qu’elle le fait aujourd’hui pour les banques privées (1%). Au lieu de cela, le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) constituera un outil coercitif pour soumettre les Etats et leurs budgets à l’austérité la plus totale et aux exigences des marchés financiers : diminution des retraites et des pensions, sacrifice des services publics, nouveaux déremboursements de médicaments, impôts sur les allocations familiales, augmentation de la TVA. C’est à cette purge que nous conduira l’application de ces traités. Alors que cette politique est très majoritairement rejetée par les Français. Monsieur le Sénateur, à quelques jours de ce vote crucial, car voter le 21 février le « Mécanisme européen de stabilité », c'est s'engager dans la ratification du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance », Nous avons trois questions à vous poser. Candidats aux élections législatives pour le Front de gauche dans le département, nous souhaitons donner un caractère public à cette interpellation, ainsi qu'à vos réponses. 1- Quel sera votre vote au Sénat alors que celui-ci peut, avec l'actuelle majorité, rejeter la ratification ? 2- Etes-vous favorable, sur une question aussi décisive pour l'avenir de l'Union Européenne et de notre pays, à l'organisation d'un référendum sur le mécanisme européen et sur le nouveau Traité ? 3- Tant qu'à modifier le traité de Lisbonne, êtes-vous favorable à un changement des missions de la Banque Centrale Européenne qui lui permettrait d'initier un nouveau système de crédit. La BCE pourrait prendre tout ou partie de la dette des Etats et prêter directement à ceux-ci, au même taux qu'elle le fait pour les banques privées, c'est à dire aux alentours de 1% ? Dans l'attente de votre réponse, nous vous adressons, Monsieur le Sénateur, nos salutations distinguées.

Machefer: Lettre ouverte au prefet

le 13 February 2012

Machefer: Lettre ouverte au prefet

Frédérique Pénavaire

38300 Bourgoin-Jallieu

Candidate pour le Front de Gauche

6éme circonscription de l’Isère

Bourgoin-Jallieu le 24 janvier 2012

 

A Monsieur le Préfet de l’Isère

 

Objet : traitement du mâchefer

 

Monsieur,

J’ai rencontré la communauté des compagnons d’Emmaüs, les gens du voyage, ainsi que des riverains de l’entreprise T.P. Moulin.

En effet, ils subissent tous des problèmes sanitaires liés à l’amoncellement de mâchefers, haut de plusieurs dizaines de mètres.

Vous Connaissez le dossier puisque des associations telles que l’APIE, la FRAPNA ainsi que les riverains vous ont demandé d’intervenir. Des réunions avec le service environnement de la CAPI ont eu lieu, réunissant les différentes parties. Les éléments du dossier sont donc connus de tous, la pollution et le problème de santé publique occasionnés par le stockage de mâchefer sont avérés.

Néanmoins, je constate que la situation n’évolue pas. Je tiens donc à vous faire part de mon incompréhension et de mon inquiétude. Je suis allée constater sur place la gêne occasionnée par les poussières tant au niveau de la santé (toux, irritations) que les conditions de vie inacceptables des riverains (saleté, dépôt de poussière sur le linge, les caravanes).
Nous savons que la ville de Bourgoin-Jallieu n’utilise plus ce mode de dépôt mais d’autres villes continuent leurs livraisons de mâchefer.

Je vous demande donc que des décisions soient prises rapidement pour mettre fin à ce qui constitue dans notre ville un problème de santé publique majeur et un risque certain pour l’environnement.
Je vous prie d’accepter, Monsieur le Préfet, mes respectueuses salutations.

Frédérique Pénavaire

Adjointe déléguée aux Affaires scolaires

Déléguée à la CAPI

*Copie à Monsieur le Sous-préfet de l’Isère

*Copie à Monsieur le Maire de Bourgoin-Jallieu

Lettre ouverte de Serge Letchimy à Claude Guéant

le 12 February 2012

Lettre ouverte de Serge Letchimy à Claude Guéant

M. le Ministre,

Votre venue en Martinique dans les jours qui viennent, m’oblige à vous rappeler que cette  terre a vu naître Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant. Qu’elle a été aimée par des hommes aussi admirables que furent Victor Schœlcher, André Breton, Léopold Sedar Senghor, Claude Lévi-Strauss, et de manière plus proche encore, par Léopold Bissol, Georges Gratiant, ou Camille Darsières, pour ne citer que quelques-uns de nos grands politiques.

Ces hommes furent de grands humanistes. Leur vie et leurs combats se sont situés en face de ces crimes que furent la traite, l’esclavage, les génocides amérindiens, les immigrations inhumaines, ou la colonisation dans tous ses avatars… Tous ont combattu la pire des France : celle qui justifiait les conquêtes et les exploitations, et bien d’autres exactions dont les cicatrices sont inscrites dans nos paysages. Cependant, je n’ai jamais entendu un seul de ces hommes lister ces attentats pour décréter que la civilisation européenne, ou que la culture française, serait inférieure à n’importe quelle autre. Je ne les ai jamais entendus prétendre que le goupillon de la chrétienté (qui a sanctifié tant de dénis d’humanité) serait plus primitif que tel bout liturgique d’une religion quelconque.

Toujours, ces hommes ont établi la distinction entre cette France de l’ombre et la France des lumières. Pour combattre l’ombre qui menaçait leur humanité même, ils se sont référés à la France de Montaigne, de Montesquieu, de Pascal, de Voltaire, de Condorcet ; à celle qui s’est battue pour abolir la traite, puis l’esclavage, qui a supprimé la peine de mort  du code de ses sentences ou qui a accordé aux femmes le droit de vote et celui de disposer de leur maternités… A s’en tenir à votre logique, ils auraient eu mille raisons de condamner la civilisation occidentale, et de renvoyer aux étages inférieurs bien des cultures européennes.

Voyez-vous M Guéant, vos chasses à l’immigré (qu’il soit en règle ou non), ou la hiérarchisation que vous célébrez sans regrets ni remords entre les cultures et les civilisations, vous ont enlevé la légitimité dont a pourtant besoin votre prestigieuse fonction. Vous portez atteinte à l’honneur de ce gouvernement, et à l’image d’une France qui visiblement n’est pas la vôtre, mais que nous, ici, en Martinique, avons appris à respecter.

Toutes les civilisations ont produit, et de manière équivalente, des ombres et des lumières. Mais si les ombres n’ont jamais triomphé très longtemps, si beaucoup d’entre elles ont disparu dans les oubliettes de l‘histoire (en compagnie de régimes politiques ou religieux quelque peu lamentables), c’est simplement parce que des hommes de bon sens, pétris d’humanisme et de haute dignité, ont exalté les parts lumineuses que toutes les civilisations de l’homo-sapiens ont mises à notre disposition. Les civilisations se sont nourries de leurs lumières mutuelles pour mieux combattre leurs propres ombres. Dans une transversale célébration et de grande foi en l’Homme, ces hommes ont honoré les lumières d’où quelles viennent ; les lumières se sont reconnues entre elles; leurs signaux réciproques ont conservé intact (de part et d’autre des lignes de partage ou de conflit) un grand espoir d’humanité pour tous. Grâce à eux, nous savons qu’il est dommageable de considérer l’ombre, ou de s’en servir à des fins qui ne grandissent personne. Ils nous ont donc appris à nous écarter de ceux qui l’utilisent, et qui, par là même, la transportent avec eux.

M. Guéant, fouler le sol martiniquais, c’est toucher une terre que des hommes comme Aimé Césaire ont fécondé de leur sang. Un sang qui s’est toujours montré soucieux de l’humanisation de l’homme, du respect des civilisations et de leurs différences.

Ce serait donc comme une injure à leur mémoire, à leur pensée, à leurs actions, que de vous laisser une seule minute imaginer que vous serez le bienvenu ici.

C’est par-dessus vous, et du plus haut possible, que nous renouvelons à la France des lumières toute notre considération, et confirmons notre respect pour les valeurs républicaines qui, contrairement à celles dont vous êtesle héraut, sont à jamais très opportunes chez nous.

Serge Letchimy, Député de Martinique

Le 6 février 2012

 
 
 
 
 
 
Une idée devient une force lorsqu'elle s'empare des masses.