Fédération de l'Aisne du PCF

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Lettre à la Mairie de Châtellerault concernant la LGV

le 22 juillet 2009

Lettre à la Mairie de Châtellerault concernant la LGV

lettre aux paysans à la veille des élections européennes du 7 juin 2009

le 03 June 2009

Madame, Monsieur, Cher-e ami-e,à quelques jours de ce scrutin, le Parti communiste français s'adresse à vous !

Nous savons que votre vie est de plus en plus difficile. Pour nous c'est inacceptable ! Le recul du prix du lait de 25 à 30°% observé au début du mois de mai est le résultat de décisions prises par l'Europe, le président de la République, son gouvernement, son ministre de l'Agriculture. C'est aussi le résultat de la loi LME, dite aussi loi Lagarde. Loi votée par les parlementaires de l'UMP et du Nouveau Centre. Ce sont en effet les augmentations de quotas laitiers acceptées par Michel Barnier en novembre 2008 dans le cadre du bilan de santé de la PAC et les nouveaux pouvoirs de négociation que la loi Lagarde a donné aux distributeurs en juillet de la même année qui ruinent aujourd'hui les producteurs de lait. C'est la concurrence tous azimuts avec l'absence de maîtrise de la production de viande porcine sur fond de fluctuation permanente des prix des aliments du bétail qui nourrit une longue crise, ruineuse pour les éleveurs. C'est la politique d'importations abusives à droits nuls, illustrée en mai 2009 par un projet d'accord européen avec les Etats-Unis, qui aggrave la situation des éleveurs de bovins à viande, tandis que les éleveurs de moutons subissent une concurrence déloyale depuis près de 30 ans . Pour la satisfaction de Michel Barnier, chef de file de l'UMP pour l'élection du 7 juin, la Commission européenne a reporté au 19 juin le nouveau coup porté à la viticulture française en autorisant les breuvages infâmes issus de mélanges vins rouges et de vins blancs médiocres produits en quantités industrielles. Dans tous les secteurs de la production agricole, le revenu paysan est laminé. Vous le vivez. La moitié d'entre vous gagne moins que le SMIC, un quart d'entre vous moins que le RMI ! Ces politiques sont rendues possibles en France par plusieurs gouvernements successifs qui l'ont accepté sans combattre les orientations néfastes de Bruxelles. C'est toujours le cas avec des décideurs politiques comme Sarkozy, Barnier, José Manuel Barroso...qui ont livré totalement l'agriculture à la main invisible du marché. Il n'y a pourtant pas de fatalité. A la réunion de l'OMC, en juillet 2008, l'Inde a montré que l'on pouvait bloquer un mauvais projet d'accord agricole en exigeant le droit d'user de clause de sauvegarde pour empêcher la ruine de ses paysans par une concurrence déloyale et dévastatrice dans la négociation . Amis paysans, la faim dans le monde touche désormais 1 milliard de personnes. C'est aussi dans ce contexte que les candidats du Parti communiste français, présents avec d'autres partenaires sur les huit listes de Front de gauche dans les sept circonscriptions de la France métropolitaine et dans celle de l'outre mer sont convaincus que l'agriculture et l'alimentation seront les enjeux majeurs de ce nouveau siècle. les candidats du PCF avec le Front de Gauche s'engagent devant vous : -A recréer un cadre législatif pour permettre aux paysans de tirer un revenu décent de leur travail. Pour se faire, Ils doteront la politique agricole commune d'outils de gestion simples et efficaces pour protéger toutes les agricultures de la planète, en particulier l'agriculture européenne contre les effets dévastateurs du tout marché au niveau économique, social et écologique. Au delà de nos différentes sensibilités, il s'agit aujourd'hui pour nous d'affirmer ensemble une grande ambition agricole pour nos campagnes. En votant partout pour les listes du Front de gauche vous élirez au Parlement européen des députés déterminés à agir en ce sens. Dans le même temps vous enverrez un signe fort aux partis politiques qui, au pouvoir, n'ont pas tenu les promesses faites aux agriculteurs ces dernières années. Voter pour les listes du Front de gauche c'est exiger une bonne politique agricole européenne.

Orelsan / Violence faites aux femmes : Lettre de Marie-George Buffet et Laurence Cohen au directeur du Printemps de Bourges

le 27 March 2009

Orelsan / Violence faites aux femmes : Lettre de Marie-George Buffet et Laurence Cohen au directeur du Printemps de Bourges

Monsieur le Directeur,

C'est en tant que première signataire de la loi « contre toutes les violences faites aux femmes » et vice-présidente de la mission parlementaire sur cette question et en tant que responsable aux droits des femmes que nous vous écrivons.

Nous avons eu connaissance d'un texte intitulé « Sale pute » du rappeur Orelsan qui se produira lors du Printemps de Bourges. Nous ressentons ce texte comme une incitation à la haine et à la violence à l'égard des femmes. Les termes employés sont de nature discriminatoires, donnant des femmes une image particulièrement dégradante et justifiant tous les crimes à leur égard.

Ils poussent à accréditer l'idée que l'homme peut exercer droit de vie et de mort sur une femme, à partir du moment où il entretient une relation suivie avec elle.

Nous connaissons et apprécions particulièrement le Printemps de Bourges, grande manifestation culturelle populaire. Nous nous permettons d'intervenir auprès de vous, afin que vous demandiez à Monsieur Orelsan de ne pas inscrire cette chanson « sale pute » dans sa prestation.

Nous sommes à votre disposition ainsi qu'à la sienne pour en débattre car nous pensons indispensable de ne pas véhiculer des idées qui peuvent avoir de graves conséquences dans un pays où une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon.

Profondément attachées à la liberté de création, nous le sommes tout autant au respect des individus. C'est la raison pour laquelle, nous nous adressons à vous, le festival que vous animez ayant le grand mérite de nous faire découvrir de nouvelles cultures et de nouveaux talents dans un souci d'égalité et de solidarité, bien loin des sentiers battus.

Dans l'espoir d'une compréhension mutuelle,

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Directeur, l'expression de nos sentiments les meilleurs.

Marie-George Buffet - Députée de Seine-St-Denis Vice-présidente de la Mission d'évaluation de la politique de prévention et de luttes contre les violences faites aux femmes à l'Assemblée nationale Laurence Cohen Responsable nationale de la Commission du PCF Droits des Femmes/Féminisme Conseillère régionale

Lettre de Marie-George Buffet à Michel Boyon, Président du CSA

le 05 June 2008

Monsieur le Président,

L'univers des médias a connu ces dernières années des bouleversements majeurs : multiplication des canaux de diffusion, irruption et massification des nouvelles technologies de communication, évolution des usages...

Ces bouleversements ont été porteurs d'avancées concrètes. Mais ils ont aussi fragilisé un secteur d'activité déjà lourdement malmené par les logiques de concentration capitalistique et de financiarisation de leur gestion. La course aux recettes publicitaires a ainsi eu tendance à unifier les programmations et à envisager information et divertissement en fonction de seuls critères de recherche d'audience, sans pour autant empêcher une répartition inégale de ces recettes.

Entre révolutions technologiques, attentes des citoyen-ne-s et assimilation des médias à une activité économique comme les autres, l'avenir de ce secteur reste incertain, alors qu'il est naturellement au coeur de la vie culturelle et démocratique de la Nation.

Depuis quelques mois, la confusion se trouve accélérée. L'omniprésence médiatique du chef de l'Etat et les pressions politiques inadmissibles à l'encontre des journalistes, et notamment de l'AFP, posent de nouveaux problèmes de garantie du pluralisme de l'information dans notre pays.

Et ce déséquilibre dans l'information s'aggrave donc dans le rapport gauche/droite mais aussi de façon caricaturale à l'intérieur de la gauche. Les derniers chiffres que vous avez publiés sur les temps d'intervention font apparaître une véritable disparition du courant d'opinion représenté par le Parti communiste. L'exemple nous concerne. Mais il pose avant tout la question de la représentation légitime dans les médias d'un parti dont les résultats lors des dernières élections cantonales et municipales ont montré qu'il se positionnait à la troisième place dans notre pays.

La bipolarisation de la vie politique française, que certains appellent de leur voeux, se trouve ainsi confirmée voire anticipée par des pratiques éditoriales qu'il vous revient de qualifier et de corriger. Il en va du respect du pluralisme politique et de l'information auquel je le sais un grand nombre de journalistes est attaché.

Il va sans dire que notre conception du pluralisme ne se résume pas, comme nous vous l'avons déjà signifié, au seul décompte des temps de parole des partis politiques ; l'absence de pluralisme dans le choix des éditorialistes, l'absence répétée de « paroles » citoyennes et syndicales à hauteur de leur place dans la société ne font que confirmer et aggraver « l'excommunication » dont notre peuple est victime.

Cette situation me semble être symptomatique d'un malaise plus profond, touchant directement à l'honnêteté de l'information.

Qu'il s'agisse des lourdes incertitudes financières qui pèsent sur l'avenir du service public audiovisuel et des rédactions régionales, ou des pressions exercées sur l'Agence France Presse, tout indique que la situation actuelle ne peut perdurer. Les pressions, ou les restructurations contre nature portent atteinte au travail mené par les journalistes, et mettent en danger l'information et l'impartialité de son traitement.

Je me félicite du rendez vous que vous m'avez accordé pour mardi prochain, mais je tenais par la présente à vous indiquer quelques aspects de notre réflexion et qui seront, je l'espère, au coeur de notre échange.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments respectueux.

Marie-George Buffet Députée - Ancienne ministre Secrétaire nationale du PCF

Adresse à Nicolas Sarkozy : « Monsieur le Président, je vous fais une lettre... »

le 25 April 2008

Monsieur le Président,

Ecoutez-nous !

Vous aviez dit « tout est possible » et votre politique depuis un an aggrave toutes les difficultés de la France. Et les nôtres. Vous avez choisi de servir le MEDEF, les circuits financiers et vos amis notamment avec le « paquet fiscal ».

Et pour cela vos « réformes » cassent tous les acquis construits par nos aînés, école publique, sécurité et protection sociales, hôpital, culture, code du travail...

Vous êtes le Président du « travailler plus pour gagner moins ». Ca ne peut pas durer comme ça !

Nous voulons une autre vie pour nous et nos enfants. S'il faut la rupture, rompons avec la logique du tout pour le fric. Un Président de la République en a la possibilité et les pouvoirs.

Vous allez en juillet prochain devenir Président de l'Europe.

Sachez que nous ne nous tairons pas. Déjà, beaucoup d'entre nous manifestent nombreux contre les effets néfastes de vos choix. Nous voulons construire une alternative où l'humain soit au centre.

Lettre ouverte des communistes de Nanterre à madame Albanel, ministre de la culture

le 14 April 2008

Lettre publique de Marie-George Buffet sur l'enseignement supérieur et la recherche

le 04 juillet 2007

Paris, le lundi 2 juillet 2007

Lettre de Marie-George Buffet aux membres du CNESER, aux Présidents d'universités et d'organismes publics de recherche, aux organisations impliquées dans les Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, aux syndicats et organisations étudiantes et de jeunesse.

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Disons le d'entrée : l'enseignement supérieur et l'appareil de recherche de notre pays ont besoin de grandes réformes progressistes associant tous les acteurs de la société.

Les communistes considèrent en particulier que l'autonomie des Universités est un principe, qui, à condition d'être correctement décliné et de ne pas être dissocié des moyens budgétaires et publics nécessaires, peut conduire à davantage de dynamique scientifique et de coopérations entre divers potentiels ; en effet, les Universités de notre pays doivent s'ouvrir davantage à différentes formes de coopération, notamment avec des partenariats associant de multiples entreprises et collectivités territoriales. S'ouvrir, mais pas se vendre ; l'autonomie que nous voulons voir se développer n'est pas l'asservissement. C'est bien pour cela qu'elle ne peut s'épanouir que dans le cadre d'un service public de qualité partout sur le territoire, de l'égalité des citoyens devant ce service public, du respect du cadre national des diplômes et de leur reconnaissance dans le cadre d'une harmonisation européenne. Or, tout indique que ces conditions ne sont pas actuellement réunies.

Notre enseignement supérieur doit relever des défis majeurs, et parmi eux :

celui de l'élargissement à toute la société des capacités d'accès aux formes les plus élaborées du savoir ;

celui de permettre à tout étudiant (e) d'aller au bout de ses possibilités, en ayant le souci permanent de la validation des parcours et des acquis ;

celui de la cohésion sociale et du partage d'une culture commune, essentielle à la construction et à l'épanouissement de chacun (e) ;

celui d'offrir à tout étudiant (e) des parcours innovants offrant des possibilités réelles à chaque niveau du cursus universitaire de formation professionnelle, de préparation à des emplois de haute qualification ;

celui de la constitution d'une carte ouverte, transparente, accessible et constamment mise à jour des formations, des équipes, des programmes, en lien avec leurs partenaires européens et mondiaux.

la nécessité de trouver les moyens de la démocratie efficace : démocratie, car les partenaires des choix d'enseignement supérieur sont divers et tous doivent avoir la latitude d'exprimer leur point de vue ; démocratie car les décisions complexes ne sont concevables et efficaces que si tous les acteurs contribuent ; efficacité, car les choix sont nécessaires et leur rythme ne peut être modifié à volonté ; la démocratie n'est pas l'enlisement.

Alors, on pourra parler de civilisation de la connaissance.

A ces défis singuliers s'ajoutent encore ceux qui découlent à la fois de la mondialisation capitaliste, du changement climatique, de la maîtrise des ressources d'eau potable, de la nécessité impérative de trouver des alternatives à l'énergie fossile et facile.

Or si la mondialisation actuelle recèle des dangers considérables pour la civilisation comme pour la planète, la mondialité, elle, est une chance : elle ouvre des perspectives considérables à la fois pour l'enseignement supérieur, comme pour le potentiel de recherche français, européen et mondial.

La question de nouveaux programmes mondiaux de recherche, de coopération relativement aux équipements et aux équipes, la question de la construction de nouveaux rapports avec les pays du Sud sont devant nous : elles exigent des moyens importants, l'audace dans l'ambition, dans la nouveauté, la conception elle-même.

Moins que jamais, on ne peut songer aux réformes nécessaires pour l'enseignement supérieur et la recherche en recroquevillant nos Universités sur elles-mêmes en leur donnant en guise d'ouverture la compétition de la guerre économique mondiale.

Devant ces objectifs qui, nous le redisons, ne peuvent attendre, le Projet de Loi que le Président de la République a proposé dans la hâte, et qui prétend être une réforme « phare » de son quinquennat, tourne littéralement le dos à l'ensemble de ces exigences et de ces défis.

Les communistes considèrent que de telles réformes doivent être basées sur une définition claire et partagée des missions de l'enseignement supérieur, des missions réaffirmées et enrichies. Elles ne peuvent en outre se faire sans un réel bilan de l'application des précédentes réformes, comme le LMD. Cette réflexion et cette évaluation doivent être la base de toute réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ou bien, en effet, on souhaite faire d'une telle réforme l'une des grandes affaires des 5 années à venir et on se garde de l'inopiné, de la précipitation et d'une consultation des principaux acteurs qui n'est que virtuelle, ou bien, c'est le choix qui semble avoir été fait, il s'agit d'un texte qui au-delà même de l'insigne médiocrité de son style, de son caractère évidement bâclé, vise des objectifs moins avouables que le souci légitime de donner davantage de latitude d'action aux instances universitaires, dont les décisions doivent porter la marque de l'approche pluraliste, pas celle qui s'inspire d'une logique managériale totalement inappropriée. Cette logique est celle d'une dangereuse caporalisation du système universitaire.

On a vu récemment à quelle créativité, quel foisonnement pouvait conduire une véritable mise en mouvement telle que l'ont illustré les Etats Généraux de la Recherche ; le fait que le gouvernement précédent n'en ait rien fait et ait tourné le dos à leurs conclusions, ne fait qu'ajouter à cette observation : personne ne peut concevoir qu'un processus analogue ne soit pas adopté pour l'enseignement supérieur. La mise en concurrence des établissements, des formations, la concentration à l'extrême de tous les pouvoirs d'élaboration et de décision, l'abandon de toute préoccupation de cohérence nationale, la mise en pièces des missions de service public, la réduction drastique des représentants de la communauté universitaire, enseignants, étudiants et personnels, l'introduction subreptice de mécanismes de sélection à l'entrée de l'université : tout cela tourne le dos à ce qui serait nécessaire, à savoir de nouvelles formes de suivi personnalisé de chaque étudiant qui permettent le développement maximal des capacités de chacun.

Comment s'en étonner ? Ces aspects constituent une véritable colonne vertébrale du rapport LEVY –JOUYET sur « l'économie de l'immatériel », en matière de recommandations relatives à l'enseignement supérieur et la recherche.

Nous nous devons de le dire : les modifications récentes ne changent rien d'essentiel à la logique de ce texte, même si l'on doit se féliciter de ces premiers reculs exclusivement dus à la pression des personnels, des étudiants, et de leurs organisations syndicales. Aujourd'hui, l'autonomie universitaire ne fait pas l'objet d'un débat. Seule la conception qu'en a la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche s'impose. On doit donc chercher absolument à prévenir des coups dont le texte actuel, s'il est adopté en l'état (et rien ne préserve d'amendements de dernière minute) constitue la matrice. A tout ceci s'ajoute une supercherie et un marché de dupes inacceptables : la dépense publique par étudiant est aujourd'hui de l'ordre de 7.000 € ; le gouvernement propose de consacrer cinq milliards d'euros supplémentaires pour l'enseignement supérieur d'ici 2012. C'est un engagement très loin des besoins : il faut l'engagement de porter cette dépense publique à 14.000 € par étudiant sur la durée de la législature, engagement sans lequel les universités seront contraintes de vendre à l'encan leur patrimoine immobilier, d'augmenter dans la démesure leurs frais d'inscription, de vendre leurs travaux scientifiques, leurs locaux, leurs équipes de recherche, dans le cadre de contrats opaques et léonins ; qui peut penser que le mécénat peut être autre chose qu'une contribution éventuellement utile mais totalement marginale ? Le marché de dupes est explicite dans le projet : les engagements contractuels sur les moyens budgétaires sont pour l'Etat soumis à diverses restrictions dont la Loi de finances annuelle et la LOLF ne sont pas les moindres ; dès à présent, le gouvernement refuse tout collectif budgétaire et s'emploie à disséminer des promesses vagues pour les années à venir : l'esprit de marchandage et de duperie se poursuit ainsi sans trêve ni repos.

De quelle « autonomie » alors peut-il s'agir ?

Le gouvernement souhaite généraliser sa conception de l'autonomie dans les cinq ans. Sachons utiliser ce laps de temps pour permettre la réflexion en profondeur et les initiatives qui s'imposent :

La mise en cause non dissimulée des différents statuts des personnels reste intacte ; on ne procède pas ainsi si on veut réellement doter nos établissements des moyens d'un nouvel essor et d'une nouvelle dynamique scientifique et pédagogique. La mise en commun des savoirs disciplinaires et des compétences, l'évaluation rigoureuse suppose tout autre chose que des pouvoirs discrétionnaires ; nos Universités ont besoin de nourrir les décloisonnements disciplinaires, de créer de nouvelles formations dans ce cadre, de nouveaux programmes de recherche fondés sur des interfaces prometteuses. Elles ne peuvent le faire qu'en s'appuyant sur la dynamique des disciplines existantes, pas en détruisant leur logique propre.

Enfin, chacun a pu le constater, le Projet de Loi à peine rendu public s'accompagne de commentaires qui laissent présager la fin des grands organismes publics de recherche pour les transformer en simples agences de moyens : aucune raison scientifique ne peut justifier un tel choix ; non seulement parce que les preuves de l'efficacité de ces organismes en tant que contribuant de façon essentielle à la dynamisation des programmes de recherche fondamentale ont été apportées depuis longtemps, mais aussi parce que leur fonctionnement démocratique et transparent, leur système d'évaluation, qui peuvent encore être améliorés font largement référence. Est-ce en cassant ces éléments qui ont permis et permettent à de nombreux secteurs de la recherche fondamentale française d'être au devant de la scène mondiale qu'on dynamisera notre potentiel national ?

Nous posons ces questions qui nous paraissent essentielles. Nous n'avons pas la prétention d'avoir pour toutes les questions posées des solutions « prêt–à –porter » mais nous avons des idées à partager ; nous sommes en capacité de contribuer. Nous y insistons : la réforme progressiste dont a vitalement besoin notre enseignement supérieur, notre potentiel de recherche et notre pays suppose une construction démocratique associant réellement tous les acteurs et partenaires, pas le fait du Prince.

Nous saluons l'initiative prises par diverses organisations syndicales ou associatives regroupant des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche au sein d'Assises. Elles pourront être l'un des lieux de ce débat indispensable. Nous nous rendons disponible pour y apporter notre contribution et bénéficier des apports des uns et des autres.

Dans cette perspective, nous souhaitons très vivement vous rencontrer dès la rentrée, à la fois pour confronter nos points de vue, et pour chercher ensemble les moyens de garantir des avancées progressistes malgré un contexte politique peu favorable.

Veuillez agréer, Madame, Mademoiselle, Monsieur, l'expression de ma haute considération.

Marie-George Buffet

Secrétaire nationale du Parti Communiste Français

Le pacte écologique : Marie-George Buffet répond à Nicolas Hulot

le 22 December 2006

"Considérant comme vous que les enjeux écologiques constituent une priorité pour la France, l'Europe et la planète, j'ai décidé de signer le pacte écologique que vous proposez pour placer les enjeux écologiques et climatiques dans le débat des élections présidentielles de 2007 Je ne partage pas l'idée que les politiques ne sont ni de droite ni de gauche..."

A l'attention de Nicolas Hulot

Paris, le 20 novembre 2006

Cher Monsieur,

Considérant comme vous que les enjeux écologiques constituent une priorité pour la France, l'Europe et la planète, j'ai décidé de signer le pacte écologique que vous proposez pour placer les enjeux écologiques et climatiques dans le débat des élections présidentielles de 2007.

Je ne partage pas l'idée que les politiques ne sont ni de droite ni de gauche

. L'enjeu écologique est un enjeu de transformation de la société au même titre que les questions sociales , d'emploi et de pouvoir d'achat de logement ou de santé. Je dirai même qu'il est urgent de croiser enjeux sociaux et enjeux écologiques qui subissent les uns comme les autres les mêmes politiques ultra libérales et productivistes dans une conception de la mondialisation qui fait courir un danger à la planète comme à la biodiversité et à l'espèce humaine et engage les hommes et les femmes dans une régression sociale extrême.

Ceci est inacceptable et appelle des politiques publiques alternatives, volontaristes, ambitieuses, en rupture avec les logiques libérales et productivistes.

Quelques exemples concrets : face à la privatisation de biens communs de l'humanité (eau, énergie, transports, logement....), je préconise des services publics du local au global concourant à la définition et à la mise en oeuvre d'une politique efficace en faveur de la lutte contre les gaz à effet de serre, la défense de la biodiversité et la promotion d'une qualité de vie à la ville comme à la campagne.

Je propose une réforme fiscale juste socialement et incitative sur le plan écologique ainsi qu'un pôle public bancaire permettant de dégager les moyens de cette politique publique volontariste. Je propose en outre une réforme institutionnelle dont la démocratie participative serait le cœur permettant de faire de l'écologie et de la qualité de la vie l'affaire de tous les citoyens.

J'ai compris qu'après avoir signé le pacte écologique, j'aurai la possibilité de développer mes propositions. Je ne manquerai pas de le faire.

En vous remerciant de l'occasion que vous me donnez d'aborder une des grandes questions de société à laquelle nous sommes confrontés, je vous donne rendez-vous pour la suite.

Recevez, Monsieur, l'expression de mes salutations les meilleures.

Marie-George Buffet

Lettre au collectif national pour des candidatures antilibérales sur nos rapports aux médias

le 13 September 2006

Plusieurs membres du collectif médias sont signataires d'un courrier affirmant leur volonté de mener pour les élections de 2007 une campagne qui « ne sera pas celle de l'image et du marketing », en refusant « l'instrumentalisation des médias et l'aumône d'une exposition médiatique qui contredirait le sens que nous voulons donner à notre alternative »

La rencontre nationale des collectifs pour une candidature anti-libérale unitaire qui vient de se dérouler constitue un événement sans précédent à gauche. La diversité des participants est apparue bien plus comme un atout du rassemblement que comme un obstacle à l'unité. Il a donné à voir une volonté et un projet commun : battre par tous les moyens la droite et permettre la victoire d'une véritable alternative pour notre peuple. Nombreux sont celles et ceux qui, à cette occasion, ont exprimé une volonté partagée de combattre le bipartisme, la présidentialisation et la personnalisation du débat politique, ainsi que la dérive people dont celui-ci témoigne. L'irruption citoyenne est bien au coeur de l'alternative que nous voulons construire, à la fois dans le projet qui nous rassemble mais aussi dans la campagne dont nous venons de donner le coup d'envoi. Le projet adopté témoigne clairement de cet engagement de donner toute leur place aux citoyens dès maintenant et dans une nouvelle République.

D'autres participants ont rappelé à juste raison que cette révolution démocratique ne saurait exister sans un profond bouleversement des médias et ont appelé à ce que notre projet et notre campagne puissent mieux témoigner de ce soucis démocratique. Une véritable transformation de notre société nécessite une transformation de l'information, du divertissement et de la place des arts et de la culture dans les médias. Cela passe par le refus de la concentration et la financiarisation actuelle, la refondation d'un véritable service public dégagé des contraintes de l'audimat et géré paritairement entre les représentants de la nation et les syndicats des professionnels, la garantie constitutionnelle des droits des citoyens en la matière et l'inscription dans la loi des moyens financiers garantissant le fonctionnement du « pôle public » des médias et des médias associatifs ou à but non-lucratif, aujourd'hui privés des moyens suffisants. Ces propositions doivent être rappelées régulièrement dans notre campagne, y compris quand nous serons invités à parler dans les médias. Ce rappel doit aller de pair avec une attitude qui ne soit pas en contradiction avec les changements que nous souhaitons, dans l'information en particulier. Il doit être absolument clair que notre campagne, nos porte-paroles et, le temps venu, nos candidats devront impérativement témoigner de ce soucis de faire de la politique autrement.

Cela suppose de refuser très clairement de nous inscrire dans un jeu médiatique pervers qui substitue le spectacle au débat public contradictoire sur les questions de sociétés qui concernent nos concitoyens.

Nous devrions affirmer collectivement comme individuellement, notre volonté :

de refuser le cadre formaté qui nous est proposé en ne s'adonnant pas, par exemple, au jeu des petites phrases politiciennes ou au top 10 des plus médiatisés d'exclure toute participation à des émissions bouffonnes qui, par essence, produisent une parodie de débat, discréditent la politique et bafouent l'intelligence des citoyens ; de favoriser la diversité de nos représentants plutôt qu'accepter l'hospitalité souvent vénéneuse que les médias accordent exclusivement à ceux qu'ils considèrent comme de bons clients ; de rejeter la dictature des sondages et des baromètres de notoriété qui appauvrissent la richesse du débat ; d'arrêter de considérer que pour créer un événement démocratique, nous devrions d'abord créer un événement médiatique.

Notre campagne ne sera pas celle de l'image et du marketing. Nous refusons l'instrumentalisation des médias et l'aumône d'une exposition médiatique qui contredirait le sens que nous voulons donner à notre alternative.

En 2005, de très nombreux journalistes et les citoyens eux mêmes ont su contre-carrer l'incroyable campagne de désinformation sur le traité de constitution européenne en menant le débat au plus près des gens, en développant leurs propres outils d'information et d'échange et en donnant une priorité absolue aux arguments sur le vedettariat politique.

C'est dans le même état d'esprit que nous devons aborder la campagne qui s'ouvre et c'est à cette condition que nous pourrons changer vraiment la donne.

Le mercredi 13 septembre 2006

Patricia Chalumeau Membre du collectif unitaire de Malakoff – Syndaliste CGT Claude Michel Membre du Collectif d'initiative nationale pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes Frank Mouly Délégué (77) à la rencontre nationale du 10 septembre 2006 - Collectif médias du PCF Francis Parny Membre du comité exécutif du PCF chargé de la culture et des médias Jacques Soncin Délégué (13) à la rencontre nationale du 10 septembre 2006 - Médias du 1/3 secteur

Marie-George Buffet écrit aux partis de gauche.

le 24 juillet 2006

Marie-George Buffet vient d'écrire une lettre ce 24 juillet aux responsables des partis de gauche et écologistes (Les Alternatifs, Convergence citoyenne, Gauche républicaine, LCR, MARS, MRC, Parti radical de gauche, Parti socialiste, Régions et peuples solidaires, Les Verts) dans laquelle elle indique :

« À l'abord des échéances de 2007, chacune de nos formations, et la gauche elle-même, sont placées devant une responsabilité historique.

Notre peuple a un besoin impératif, vital d'écarter le danger d'un futur quinquennat de droite, qui serait dévastateur. Il a un besoin impératif, vital de réponses nouvelles aux problèmes, aux crises que connaissent la société, l'Europe, le monde, sans lesquelles il n'y aura pas d'améliorations réelles dans la vie.

Ce besoin s'exprime et s'est exprimé au travers des mobilisations populaires successives pour résister à chaque agression de la droite, comme des exigences de rupture avec les politiques libérales en France et en Europe que le vote du 29 mai 2005 a portées.

L'objectif pour 2007 en découle : battre durablement la droite, réussir à gauche en ouvrant une période nouvelle, de progrès social et démocratique.

Or, en l'état, la gauche ne peut pas proposer cet objectif. C'est par elle que la droite pourra être chassée du pouvoir : tout devra être fait pour mobiliser à cette fin toutes les forces de gauche. Mais elle ne s'accorde pas sur ce que doit être une politique de gauche qui réussisse, c'est-à-dire une politique dont les objectifs et les moyens soient à la hauteur des problèmes posés.

Elle ne peut pas, en l'état, garantir qu'une nouvelle expérience gouvernementale répondrait aux attentes populaires et ne déboucherait pas une fois de plus sur la déception et sur l'échec.

On ne peut pas espérer dépasser cette situation en tentant d'ignorer ou de contourner ce qui la crée.

Elle tient à des choix politiques différents au regard de la question fondamentale posée à la gauche pour toute la période que nous vivons : aménagement des politiques libérales ou rupture avec celles-ci ?

Ces choix politiques, chacune de nos formations les fait en conscience, en responsabilité, et il est illusoire de penser que, les uns et les autres, nous pourrions y renoncer.

Ainsi, le Parti socialiste, en adoptant son projet le 1er juillet, a lancé l'idée que tous les partis de gauche définissent à la rentrée les propositions communes de ce que pourrait être un gouvernement commun et aillent jusqu'à constituer une « fédération de la gauche » pour accompagner cette politique gouvernementale.

Mais une politique gouvernementale de gauche rompant avec les politiques libérales impliquerait des objectifs et des moyens tout autres que ceux que définit le projet socialiste. Et tous les partis de gauche ne se rassembleront pas pour mener une politique qui ne garantisse pas cette rupture.

Pour sa part, le Parti communiste s'est donné lors de son congrès, en mars, un programme « pour une politique de gauche qui change vraiment la vie ». Par ailleurs, les collectifs unitaires qui avaient milité pour le « non » de gauche ont mis en débat une Charte antilibérale. Et les forces, parmi lesquelles le PCF, qui veulent construire un rassemblement antilibéral de gauche travaillent actuellement au projet politique de cette union pour 2007.

Décrire la réalité telle qu'elle est, sans masquer la nature et la profondeur des questions posées à la gauche, doit-il nous conduire à considérer que le débat est clos et, en somme, à dire au peuple de gauche :

« Rendez-vous devant le suffrage universel » ? Je ne le pense pas. Nous ne ferions pas face à nos responsabilités si nous repoussions l'intervention possible des citoyennes et des citoyens aux seuls moments de leurs votes - aussi important cet acte sera-t-il ! -, au deuxième trimestre de 2007.

Le 8 février dernier, nous avons décidé d'organiser des rencontres publiques afin de permettre le débat avec les citoyennes et les citoyens sur l'ensemble des propositions alternatives pour 2007. Ces confrontations publiques ont permis tout à la fois de vérifier la volonté partagée des électrices et des électeurs de gauche d'en finir avec le pouvoir et la politique de la droite, et de mettre en évidence des convergences, mais aussi des différences profondes entre les propositions des uns et des autres. Il est évident que de telles différences auraient également pu être relevées si, comme nous le souhaitions, des rencontres avaient pu être organisées par exemple sur les services publics, la protection sociale et sur les moyens financiers et démocratiques d'une politique de gauche.

Le dernier trimestre de cette année va être celui où seront finalisés les projets des uns et des autres. Je pense que la gauche apporterait une contribution de haut niveau au débat démocratique et à la construction de l'alternative politique si elle permettait à notre peuple d'être informé précisément et de débattre du contenu de ces projets.

La forme, l'ampleur de telles initiatives doivent naturellement être étudiées et décidées en commun. C'est pourquoi je vous soumets l'idée d'une rencontre de tous les partis de gauche en septembre pour examiner cette proposition. J'adresse ce même courrier aux responsables des autres formations de gauche. »

 
 
 
 
 
 
Une idée devient une force lorsqu'elle s'empare des masses.